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Océan et climat : les impacts revisités

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23 September 2013 Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

Des écosystèmes au cœur des préoccupations

Evaluer l’impact du changement global sur les écosystèmes dits d’« upwelling » est essentiel pour prévoir l’avenir des ressources marines. Les zones concernées par ces résurgences d’eaux profondes froides, très riches en nutriments, fournissent en effet à elles seules jusqu’à 20 % de la production mondiale en poissons. Depuis les années 1990, la thèse adoptée par une grande partie de la communauté scientifique  affirmait que ces phénomènes s’intensifiaient. Le réchauffement des masses d’air au-dessus des continents accélèrerait les vents alizés, qui à leur tour renforceraient les upwellings, refroidissant ainsi les eaux de surface. Une théorie mise à mal par les récents travaux des chercheurs de l’IRD et de ses partenaires.

 

Un réchauffement significatif des eaux côtières

Dans leur nouvelle étude, menée au large de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, les scientifiques ont passé en revue les relevés de vents des 40 dernières années et les données des modèles météorologiques le long du littoral ibérique et ouest-africain. Ceux-ci ne montrent pas d’accélération éolienne à l’échelle régionale susceptible de refroidir significativement les eaux côtières. Bien au contraire, les images satellitaires et les mesures in situ de la température des eaux de surface montrent une tendance nette à la hausse dans l’ensemble de la zone, au rythme d’1°C par siècle. Ce nouveau jeu de données infirme donc l’hypothèse d’un renforcement de l’upwelling du courant des Canaries.

 

Les données paléoclimatiques réinterprétées

Jusqu’à présent, les travaux sur cet écosystème se fondaient notamment sur des reconstructions paléoclimatiques à partir de carottes de sédiments marins. D’après l’analyse géochimique de ces dernières, les organismes planctoniques ont évolué dans un environnement de plus en plus froid au cours des dernières décennies. Ce qui conduisait à conclure à une baisse de la température de surface. A la lumière de leur nouveau résultat, les océanographes avancent une autre explication : le signal thermique déduit des données paléoclimatiques résulte d’une migration progressive du plancton plus en profondeur du fait, au contraire, du réchauffement des eaux de surface !

Le devenir des écosystèmes côtiers au changement climatique reste une question ouverte, car fortement modulée par des spécificités locales – d’autres systèmes d’upwelling, comme celui du courant de Californie, montrent bien une tendance à l’intensification et au refroidissement des eaux au cours des dernières décennies. A l’échelle de l’écosystème lui-même, les effets du réchauffement des eaux de surface peuvent être antagonistes : il peut par exemple favoriser la croissance des larves de poissons, mais également augmenter le gradient de température entre eaux de surface et eaux plus profondes et modifier alors la chaîne alimentaire, etc. Autant de questions auxquelles doivent désormais s’atteler les chercheurs.

 

http://www.ird.fr/la-mediatheque/fiches-d-actualite-scientifique/440-ocean-et-climat-les-impacts-revisites

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